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Guzim Osfridson
11 novembre 2013

Premières Terres

Viking-Warrior

Le brouillard lourd cache les contours du proche rivage.
Tout est cotonneux, tout est silencieux. Même les oiseaux marins évitent de voler dans cette épaisse purée de pois. Leur cris, d'habitude si prenants, sont absents. Tout semble mort.
La mer est calme, les rares vagues qui viennent lécher les flancs du "Corbeau des Mers" ne suffisent pas à couvrir le bruit des rames qui frappent l'eau à intervalle régulier. Le grand Snekkar de Guzim Osfridson fendait les eaux de l'Estuaire de Kvasir, tel un dragon des mers, il allait frapper les Jorden au plus profond de leur terres.

Synopsis

 Guzim Osfridson est chef d'une branche de la famille Osfrid. Sa soif de pillages et de conquêtes, au nom de sa famille, va l'amener à tenter de prendre par la force les premières terres qu'il pense pouvoir contrôler : la famille Jorden est sa cible. Cette campagne va se dérouler sur les Terres D'Ygddrasil et s'étaler sur plusieurs années de jeu par forum. Elle accompagnera et décrira le destin exceptionnel de cet homme violent et conquérant dont le rêve est de renverser la famille actuelle et de mettre un Osfrid ... ou lui-même, sur le trône de Mitgard. 

Sa tentative sera-t-elle tuée dans l’œuf dès sa première attaque ? Saura-t-il manoeuvrer habilement entre guerre et diplomatie jusqu'au trône ? A nous (joueurs) d'écrire ce pan de l'histoire de Mitgard.

 

Episode 1 

La lune, pudique, s'est cachée derrière la masse nuageuse qui recouvre la mer agitée. Nulle lumière ne passe à travers l'épais couvert, nulle étoile n'est visible, nul reflet ne vient frapper les eaux en colères. La mer de Kvasir, plongée dans le noir, fait connaître sa présence lorsque le ciel s'illumine quand craquent les éclairs, et par le rugissement des vagues gigantesques qui s'élèvent vers le firmament comme si elles voulaient toucher les nuages. Les quatre îles présentes sont des masses sombres à peine discernables. Cernées par les vents violents, les éclairs et la furie de la mer déchaînée, elles donnent l'impression qu'elles ne survivront pas à la nuit et qu'elles seront englouties avant que l'aube ne pointe.

L'île de Loki, la plus éloignée des quatre îles, à la topologie si reconnaissable, se dresse contre les flots. Basse et plate au Sud, l'île voit son terrain monter régulièrement jusqu'au Nord pour s'achever brutalement par une haute falaise qui plonge dans les flots gris. Cette falaise où se brisent les vagues avec une violence inouïe, protégeant par miracle les drakkars de la famille Osfridson, cachés derrière une petite anse, la falaise se dresse fièrement contre l'ire ondin. C'est au sommet de cette haute falaise que se dresse la hutte des Osfridson.

Cette dernière se dresse au plus proche du bord de la falaise. Bien que modeste, elle domine l'ensemble du village battu par les vents violents de la tempête. La petite bourgade semble être ratatinée sur elle même en bordure de falaise. Les maisons sont proches les unes des autres et les bourrasques s'engouffrent dans les rues étroites. Bâtisse trapue et vulgaire, la demeure des Osfridson est à l'image du hameaux. Solidement érigée de pierres grises et brillantes, qui lui donnent un aspect mouillée en permanence, la masure est basse de toit. Une solide charpente de bois brut soutien le chaume de paille devenu gris. Une cheminée de pierre sort du toit et laisse échapper un panache de fumée pâle, aussitôt chassé par les vents. La hutte est probablement la plus grande du village. Elle sert de dortoir pour la famille Osfrdison, mais également de salle de conseil, salle des fêtes et elle possède une petite bibliothèque qui recèle toute ce qui se fait en terme de culture au village.

A l'intérieur, le feu qui brûle dans la cheminée offre une quiétude qui tranche avec les éléments qui se déchaînent à l'extérieur. Les rugissements de la tempête sont atténués, la douce lumière jaune orangée de la cheminée se répand dans la pièce principale, répandant une chaleur agréable. La marmite pendue à sa crémaillère au dessus des bûches de l'âtre diffuse une odeur de ragoût qui vient ouvrir l'appétit. Il n'y a personne dans la maison, sinon la vieille Enan qui prépare le dîner et le maître de l'Île, Guzim Osfridson, chef de la famille Osfridson, vassaux des Osfrids. Ce dernier est attablé, en train de lire un énorme ouvrage.

Pouf, émet le grand recueil de parchemins couvert de cuir d'agneau, lorsque Guzim Osfridson le referme un peu lourdement sur la table. L'homme s'étire puis étend ses pieds sur table sous l'oeil réprobateur d'Enan. Croisant ses mains sur son ventre qui commence à bedonner, le chef de clan digère les informations contenues dans le "Errances des Domelith". Son regard se perd dans les flammes. L'auteur, le clerc Justin Dyrem, retrace le destin hors du commun de ce peuple d'humains, les Domelith.


 Les Domelith sont des hommes des bois. Ils vivaient difficilement dans la forêt de Mannheim, bûcherons, charbonniers, leur vie était misérable. Leurs maisons étaient à peine des cabanes posées sur le sol, ils étaient pauvres et sans terres. Ils passaient leurs journées à couper et à brûler du bois pour fournir la grande ville en charbon de bois. Ce commerce leur permettait de s'acheter un peu de pain et des denrées de première nécessité :  des habits, quelques outils rudimentaires. La misère et la maladie emportait nombre des leurs. Les Domelith étaient méprisés, mal connus, crasseux et incultes. Tolérés par les autorités, ils étaient la lie de la société de Mannheim. Souvent montrés du doigt dès qu'un méfait était commis ou qu'une catastrophe avait lieu, Domelith était synonyme de voleur, bandit, porteur de maladies et de malheurs.

Justin Dyrem, l'auteur, était, quant à lui, un jeune clerc qui venait d'entrer au palais de Mannheim, jeune homme plein de fougue, de naïveté et d'espoir de grandeur, il était assistant personnel d'Edmund Jorden les rares fois ou ce denier venait à la cour du Roi Cid I. Quand cela se produisait, Justin devait satisfaire toutes les requêtes de l'hôte du Roi, et reporter discrètement et avec exactitude à Cid I tous les agissement du dangereux noble. Lors de la dernière visite d'Edmund Jorden, en l'an 424, Justin a organisé une chasse dans la forêt de Mannheim. Il s'agissait d'un grand événement qui lui a demandé beaucoup d'investissement. Il avait fallu prévoir une centaine de chiens, des dizaines de domestiques, de quoi nourrir, divertir et satisfaire une vingtaine de nobles, des tentes spacieuses et confortables pour les loger. La chasse, qui devait initialement durer une semaine, se prolongea trois semaines tant la forêt était giboyeuse et les hommes du froid friands de tueries et de nature. Hélas, et malgré les injonctions de Justin, Edmund Jorden s'enfonçait toujours plus loin vers le Nord-Ouest. L'inévitable se produisit, l'équipage se retrouva sans le savoir sur les terres Novigard. Ils furent fait prisonniers par des chasseurs vampires. Ces derniers tuèrent tous les suivants et se régalèrent de leur sang, mais ils gardèrent en vie les nobles et leur secrétaire, Justin. 


 Guzim s'étire et regarde la vieille Enan qui lui pose sans ménagement un bol contenant le ragoût qui a maintenant fini de mijoter. Elle lui lance un regard noir, désapprouvant ostensiblement les pieds sur la table et le fait qu'un chef de guerre lise des bouquins. D'un pas chancelant, la vieille sort de la pièce pour aller se coucher dans le dortoir. Décidément, les Osfrid ont du caractère se dit Osfridson en enlevant ses pieds de la table. Plongeant sa cuillère en bois dans le bol, il ouvre à nouveau le livre pour parcourir quelques chapitres qu'il veut approfondir. 


Le Roi Cid I était un faible. Tout ne se sait pas dans l'histoire officielle, et cet épisode peu glorieux n'est relaté, à la connaissance de Guzim, que dans cet ouvrage dont il possède le seul exemplaire. Le Lord Vampire qui détenait les seigneurs Jorden, un dénommé Lahav Sakari, avait mis Cid I dans une situation délicate au niveau diplomatique. Si l'on apprenait que le Roi avait laissé les vampires enlever ses hôtes, qui étaient sous sa protection, nul doute que les Jorden se soulèveraient. Lahav envoya donc Justin pour négocier discrètement avec Cid I la libération des otages Jorden. Après des semaines et des mois de tractations, le monarque accepta un marché honteux que nul sang royal n'aurait jamais du accepter. Il sélectionna soigneusement un groupe de soldats, une trentaine en tout. Il prit soin de les choisir sans famille ou loin de leurs attaches.  Il choisit des hommes violents peu scrupuleux, si possible ayant déjà été mis au fer. Il mit à leur tête un capitaine déchu, Simon de Montfort, à qui il promit une promotion et la réintégration dans les rangs de l'armée s'il acceptait de mener cette unité spéciale. Simon de Montfort était un homme ambitieux, violent, cruel qui avait commis de nombreuses exactions au nom de l'armée et du roi ; il avait été radié de l'armée pour son comportement. Cid I vida aussi les prisons de tous les criminels violents : brigands, assassins, racketteurs. Il leur promit de leur rendre leur liberté si ceux-ci, encadrés par les hommes de Simon de Monfort menaient à bien leur mission. Il établi discrètement leur siège dans une clairière éloignée et isolée de la forêt. C'est ainsi que la compagnie "Les purificateurs de Simon de Montfort", composée de deux cents hommes, fut créée sans que personne ne soit vraiment au courant. Ils disparurent dans la forêt en fin de printemps ; à Mannheim, nul ne les a jamais revus et personne ne les regretta. Ils communiquaient uniquement avec Cid I lui-même. 

La mission que le Roi Cid avait présenté à Simon de Montfort et à ses "Purificateurs" était de purifier le pays de cette engeance de malheur qu'étaient les Domelith. Ils devaient rafler tous les Domelith, et les parquer dans des camps dans la forêt. Une fois la rafle terminée, il devait les convoyer vers la frontière avec Novigard pour, croyaient les purificateurs, qu'on s'en débarrasse définitivement. Et ainsi fut fait. Après une chasse à l'homme abominable qui dura des semaines et des semaines, la forêt de Mannheim fut effectivement vidée de tous les Domelith. L'on doit pouvoir trouver encore quelques rescapés, mais ceux-ci ne révèlent pas leurs origines, de crainte de disparaître comme leurs frères et soeurs. Les Domeltih vécurent un enfer dans ces camps, entassés, torturés, mal nourris, beaucoup moururent. Justin Dyrem témoigna, dans son ouvrage, que plus de deux mille personnes furent ainsi emprisonnés injustement. Alors que l'hiver commençait à peine cette année là, le convoi se mit enfin en route. Les Domelith, enchaînés, en haillon, parcoururent des miles et des miles à la rencontre d'une mort qu'ils croyaient certaine. Le voyage dura un mois tant le convois était lent et la progression difficile dans les bois et sous la neige. Les coups de fouets, les privations, les viols et les bastonnades eurent raison de la moitié des Domelith. Les vieillards et les enfants périrent tous dans les camps ou le voyage. 


Guzim repousse le bol terminé et sort une pipe en bois. Il se lève, rote après ce léger repas, comme c'est la coutume dans le village, et va allumer sa pipe au feu de cheminée. Il revient vers la table et se plonge à nouveau dans le livre. Il ne peut s'empêcher d'être dégoûté par le comportement de ce monarque si précieux et qui se montrait si noble en public, mais, dans le même temps, le génie tactique et son sens de la diplomatie, sa capacité à fomenter des plans compliqués qui trompent tout le monde, son machiavélisme, le séduisent. 


 La duplicité de Cid I était complète. Lorsque la compagnie des "Purificateurs de Simon de Montfort" parvint à la frontière avec leurs prisonniers, ils étaient attendus par Lahav Sakari en personne. A ses côtés, tremblant de tous ses membres, le pauvre Justin Dyrem se trouvait à genoux, enchaîné et tenu en laisse par le Lord. Lord Sakari et le Roi Cid I, avaient conclu cet accord secret, les vampires rendaient leur liberté aux nobles Jorden, et le roi leur livrait en échange un millier de personne, le peuple Domelith. Bien sûr, pour que cela ne se sache pas, l'accord prévoyait que Lahav Sakari ne laisse aucun témoin derrière lui. C'est ainsi que Simon de Montfort et sa compagnie sombrèrent dans l'oubli le plus total, n'ayant jamais étés connus. Leur soif de richesse, de cruauté fut payée de leur sang. Au point de rendez-vous, Lahav Sakari n'était pas seul. Une petite armée de vampires les attendait également, cachés dans les bois, et les massacra tous. Quelques jours plus tard, Lahav tint sa promesse et libéra les Jorden qui n'étaient absolument pas au courant des tractations qui s'étaient tramées. Les nobles nordiques se demandaient par quel miracle ils étaient encore vivants. Ils rejoignirent Mannheim misérablement, par leurs propres moyens et turent leurs aventures, honteux qu'ils étaient de s'être laissé prendre. 


Dans la chaumière, tout est calme, tout le monde dort. Seuls le tonnerre et la pluie battante se font entendre. C'est surtout la suite de l'histoire qui intéresse le chef des Osfridson, la suite dont il compte bien se servir. Quelle meilleure motivation que la vengeance ? Etirant ses bras croisés devant lui, il fait craquer ses doigts tandis qu'une bûche, consumée, s'effondre dans l'âtre. Insatiable, Guzim attaque les derniers paragraphes. 


Les Domelith eurent un sort peu enviable, réserves de sang, esclaves, mineurs, les vampires les exploitèrent pendant des décénnies. Ils avaient un scribe qui leur avait été attitré, Justin Dyrem. Une fois vieux, Justin fut transformé en goule, mais il était si vieux, fébrile et faible qu'il n'était d'aucune utilité. Telle était la cruauté des vampires. Un vieillard éternel, telle fut la croix de ce clerc, sa punition pour avoir fidèlement servi son Roi. Abandonné rapidement par son créateur, il est devenu la Mémoire du peuple Domelith dont il tient le grand livre d'histoire. C'est ainsi qu'il remplit de lignes ce grand "Errances des Domelith", racontant la genèse de l'errance de ce peuple, la Chasse des Jorden, suivi de la Rafle et du Chemin des martyrs. Adopté par le peuple esclave, ces derniers le nourrissaient de leur sang et le respectaient comme un vieux sage. Les vampires tinrent ce peuple en esclavage et lui attribuait diverses tâches, tailleurs de pierres, bûcherons, mineurs. Petit à petit, les Domelith se mirent à faire parti des meubles, les vampires s'étaient habitués à leurs esclaves. Les mort-vivants donnaient des ordres et les Domelith les exécutaient. Les chefs Domelith ayant donné à leur peuple le mot d'ordre de ne jamais s'enfuir, quoiqu'il arrive, les vampires cessèrent de garder ces esclaves qui semblaient dociles. Avec le temps, les Domelith crurent en nombre et c'est un peuple de dix mille personnes qui, en deux générations se trouvait en Novigard.

Les Domelith, cependant, voulaient retrouver leur liberté. Ils inventèrent des techniques de combat qui ressemblaient, aux yeux des vampires, à des danses. Ils développèrent des techniques de survie et de dissimulation hors du commun. Le grand départ fut préparé en secret, ils avaient prévus de se séparer en petits groupes d'une cinquantaine d'individus et de filer par divers moyens le même jour. Leur point de ralliement était la vallée de la Shaga, dans les montagnes de Bestla, dans le territoire Jorden. Ce lieu avait été choisi parce qu'il était rude, désertique et que nul homme n'y viendrait pour s'en prendre au peuple Domelith. Le plan fut exécuté sans failles, et si quelques groupes furent rattrapés, torturés et massacrés par les vampires, si d'autres groupes périrent dans les montagnes et les déserts qu'ils traversèrent dans leur errance ou tués par des bandits, la quasi totalité des Domelith traversa Novigard et Mitgard pour atteindre les montagnes de Bestla en quelques mois, en toute discrétion.

Cela fait plus d'une génération qu'ils sont installés là, maintenant. Le climat rude et glacial, les terres désertiques et dangereuses eurent raison de beaucoup d'entre eux, mais ils survivent, dans leur village de montagne, vénérant toujours la Mémoire qui vit toujours parmi eux. Ils sont devenus de solides montagnards, élevant des troupeaux de vaches de montagnes et de chèvres, ils sont devenus de solides guerriers qui n'hésitent pas à faire quelques raids dans les villages éloignés des Jorden.

Les Jorden ont fini par apprendre leur existence dans leurs montagnes. Ils les prennent pour des sauvages et des barbares qui font de temps à autre des raids sur des villages isolés. Ils n'ont as tord. Mais ils ne connaissent pas la vrai histoire des Domelith. Les Jorden n'ont jamais pris le temps d'estimer le nombre de Domelith vivant dans ces hostiles montagnes, ni même de monter des expéditions punitives contre ces gens. 


Le vent s'est calmé, la tempête est passée. Les premières rayons du soleil levant viennent caresser la dernière page du livre que Guzim est en train de refermer. C'est ainsi que se termine la nuit, c'est ainsi que se termine le manuscrit.

 

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